- Photo Daniel Seßler -
Pour bien choisir un professionnel de l’accompagnement (coach, psychologue…), il est recommandé de regarder sa formation et son expérience, l’adéquation entre sa spécialité ou son approche et votre besoin, son professionnalisme par son affiliation à un réseau professionnel, et de se fier à son intuition pour évaluer ses qualités humaines et le contact entre vous. En parallèle, un bon leader (dirigeant, manager…) est souvent défini par son charisme et son aptitude à définir une vision inspirante, ses compétences en communication et son intelligence émotionnelle, sa capacité à prendre des décisions et sa fiabilité, ou encore son adaptabilité.
Rarement évoque-t-on l’importance de travailler sur soi, et pourtant… Seriez-vous prêt(e) à suivre un guide dont la boussole est attachée à un aimant ? Seriez-vous d’accord pour embarquer dans un avion dont le pilote ignore qu’il est daltonien ? Nos comportements découlent d’un modèle de référence qui nous est propre et notre vision du monde, notre façon de penser, d’agir et d’interagir avec les autres sont inévitablement biaisés par notre histoire et notre expérience. Sachant ceci, faire confiance à quelqu’un qui n’est pas conscient et engagé dans une démarche continue d’exploration de ses angles morts peut devenir une vraie partie de poker !
La supervision, avant tout, est au service des clients et collaborateurs des professionnels de l’accompagnement. Tour à tour, elle agit comme un miroir, une balise de navigation, un débroussailleur ou un carré de chocolat, pour permettre au supervisé de prendre du recul et continuer à accompagner avec efficacité et professionnalisme. « Je considère que la supervision est obligatoire, entre autres pour des raisons éthiques : on a besoin de l’expérience d’un superviseur pour débloquer des situations difficiles, pour vider son sac, et de quelqu'un qui nous aide à prendre du recul » indique d’ailleurs Séverine, supervisée.
En tant que coach, je suis supervisée depuis toujours et je réalise combien il m’aurait été utile de l’être lorsque j’occupais des postes de leaders dans de grandes organisations internationales. Que ce soit en individuel ou en collectif, c’est pour moi un espace d’apprentissage indispensable à mon métier où je peux :
Être challengée, me renouveler, créer
Me ressourcer, me réparer, me reposer
En groupe, partager avec des pairs, des praticiens exigeants et attentionnés
Comme dit Erin, supervisée, « j’en ressors une meilleure coach et une meilleure praticienne, plus équilibrée ».
D’autres supervisés témoignent de l’impact de la supervision sur leur pratique professionnelle. « Cela m’a rappelé toute ma gamme de compétences […] et j’ai apprécié le soutien et l’espace pour réfléchir et grandir », indique Genna. « Nous avons pris conscience que nous étions beaucoup dans l’action et que nous manquions de moments de recul. Cette position méta, pour sortir du faire et réfléchir sur l’être, avec une troisième paire d’yeux pour apporter une autre perspective, a été une riche expérience », ajoutent Manuela et Veronica.
En collectif, l’expérience permet aussi de bénéficier de l’apport de ses pairs, comme en témoigne Chantal : « J’ai aimé l’approche coopérative dans laquelle on s’enrichit mutuellement, dans une relation horizontale, d’égal à égal, entre pairs. […] Ces groupes de supervision sont un endroit de découverte et de développement, avec beaucoup de liberté et de bienveillance. »
Si après cette lecture vous doutez encore, je ne peux que vous inviter à faire l’expérience de la supervision, avec un superviseur lui-même engagé dans un travail sur soi bien sûr !
Et vous, quelle est votre expérience de la supervision ?